Alimentation et sport
Des millions de Français pratiquent une activité physique régulière, individuellement ou collectivement, en salles ou à l’extérieur. La diversité de ces activités, leur rythme, leur intensité modulent des réponses physiologiques très variables.
Selon le niveau, les objectifs chacun doit trouver son plaisir tout en préservant sa santé. Plus le corps est poussé à ses limites, plus le risque est marqué de s’éloigner d’un état de santé idéal ; tant sur le plan musculaire, que cardiaque, respiratoire, ostéo-articulaire… Offrir à son corps tous les nutriments dont il a besoin pour conserver cet état est une règle de base qui s’applique aux sportifs.
En première ligne, l’eau est une des clés de l’équilibre alimentaire du sportif. Il faut élaborer des plans hydriques afin de boire avant, pendant et après l’effort. Les muscles sont constitués de 73% d’eau et son renouvellement régulier doit compenser les pertes liées aux activités. Le sportif peut perdre jusqu’à 1 litre à 1,5 litre d’eau par heure. Sachant que 1% de perte hydrique déclenche la soif mais engendre déjà une diminution de 10% des capacités physiques (4% étant une menace vitale cardiovasculaire), il ne faut pas attendre de recevoir ce signal du corps et boire avant d’avoir soif est un réflexe à acquérir.
Dans la quasi-totalité des sports, le corps utilise des groupes musculaires pour courir, pédaler, nager, lancer…Ces muscles ont besoin d’énergie pour se contracter, se construire ou se régénérer. Cette énergie est amenée par l’alimentation et Glucides, Lipides et Protéines fournissent la base mais des substances comme les vitamines, minéraux et oligoéléments sont également indispensables.
L’organisme utilise plusieurs voies métaboliques avec ou sans apports d’oxygène pour transformer ces nutriments en ATP (Adénosine Tri Phosphate), cette molécule essentielle à nos muscles pour leur activité. A ce stade les réactions en chaîne font appel à de nombreuses vitamines du groupe B mais l’élément Magnésium est incontournable. Selon l’âge, le sexe, le poids, le niveau du sportif, les conditions climatiques…l’apport peut varier du simple au triple. Ainsi une gymnaste de 40kg aura besoin de 200 à 250mg alors que chez un cycliste de bon niveau 400 à 600mg seront utiles. Les céréales complètes, légumineuses, fruits secs, légumes verts, certaines eaux minérales sont des aliments à privilégier quotidiennement pour parvenir à respecter ces apports conseillés et profiter aussi de ses propriétés myorelaxantes et de la capacité qu’a le Magnésium à réguler l’influx nerveux.
Quotidiennement, le principal carburant doit être apporté par les glucides avec près de 55 à 60% de l’apport énergétique journalier (AEJ) puis viennent les lipides avec 25 à 30% des AEJ et 12 à 15% pour les protéines. Cette répartition peut varier selon l’activité physique : force, endurance ou mixte.
Mais la principale source de réserve énergétique est constituée par les lipides sous forme de triglycérides stockés au niveau du muscle, du foie et des cellules adipeuses. Une autre source de réserve est le glycogène des muscles et du foie qui selon l’effort peut s’épuiser entre 60 et 90 minutes. A l’inverse même chez l’athlète le plus svelte, sa fine couche de graisse lui permettra de courir 700 kms ! Par contre utiliser les protéines pour faire de l’énergie, c’est chauffer la maison en brûlant les meubles ! Pour progresser il faut veiller à surveiller ces proportions.
Pour optimiser ce stockage il faudra faire une part belle aux féculents (Pâtes, riz, semoule, pomme de terre…) en privilégiant les céréales complètes plus riche en fibres, vitamines et oligoéléments ; aux légumineuses (Pois, pois chiches, lentilles, haricots, fèves…) ; fruits secs…
Il faut respecter un apport équilibré (Moitié/moitié) entre les protéines animales (Viandes blanches et rouges, poissons, crustacés, œufs, produits laitiers…) et végétales (Soja, légumineuses, céréales, graines germées…).
La diversité des protéines assure un apport optimal en acides aminés (AA) qui forment les maillons de la chaîne d’une protéine mais contrairement à la chaîne d’un vélo où tous les maillons sont identiques, le corps utilisent 20 AA différents. Huit sont dits essentiels car il ne sait pas les fabriquer et 3 particulièrement parmi ces 8 représentent ⅓ des AA des muscles. Ce sont les BCAA (Branched Chain Amino Acids en anglais) ou acides aminés branchés.
La construction, le maintien et la régénération musculaire passe par un apport adéquat et selon la morphologie, le niveau d’activité il sera probablement nécessaire d’apporter en complément de l’alimentation une partie plus ou moins importante de ces AA sous forme d’extraits en poudre ou en comprimés.
Quelques mots trop brefs sur les acides gras (AG). Il y a surtout de mauvaises consommations en quantité et en composition et le sportif n’échappe pas à la règle même si son activité semble lui octroyer certains écarts. Bien au contraire un bon équilibre entre les AG saturés avec 25% (Graisses animales, beurre, fromage, charcuteries…), les AG mono saturés (Huile d’olive, de colza…) et les poly insaturés avec 25% (Huile de colza, de noix, de cameline, les poissons gras…) avec une bonne répartition entre les ω6 et les ω3 ; seront le gage de moins de phénomènes inflammatoires, d’une meilleure transmission de l’influx nerveux, d’un renforcement immunitaire, de meilleurs échanges ioniques au niveau des cellules musculaires et d’une plus grande perfusion en oxygène des muscles.

Par une pratique régulière et bien conduite, heureusement le corps s’adapte à cette augmentation de RL. Il faut savoir que chez les sportifs de haut niveau la consommation d’oxygène peut être 100 fois supérieure à celle d’un sédentaire et que le taux de RL non maîtrisés peut lui quadrupler. On comprend tout l’intérêt d’un apport en nutriments protecteurs comme les fruits, les légumes, les oléagineux…qui apportent les vitamines A, E, C, le Coenzyme Q10, les Polyphénols…et qui minimisent les effets néfastes de ce stress sur les muscles, les tendons, les vaisseaux sanguins…
L’entraînement éveille l’organisme en lui donnant une indication sur le niveau d’effort auquel il doit s’adapter et l’alimentation lui apporte les meilleurs matériaux pour réaliser cette adaptation. Le pharmacien est un partenaire qui peut vous suivre dans ces activités sportives en vous donnant des conseils éclairés afin d’optimiser tous ces paramètres. Dans le respect de sa déontologie, ses connaissances pharmacologiques seront mises à votre disposition pour vous mettre en garde contre les pièges du dopage.
http://www.osato-ori.com
Pascal Guerit
Pharmacien et Formateur Echoform
Responsable Développement des programmes de formation
L’équilibre Acido-Basique

Mais il n'y a pas de vie sans mouvement, sans échanges ainsi l’équilibre dans le monde vivant ne peut être que dynamique.
Expliquer l'équilibre acido-basique va nous amener à considérer la dynamique entre la tendance vers l'acidité et la tendance vers l'alcalinité. Mais avant tout, définissons la signification des termes acide et basique (Ou alcalin). En 1909 le chimiste danois Sörensen introduit la notion de pH. Le pH est l'unité de mesure du degré d'acidité ou d'alcalinité d'une solution. Il est compris entre 0 et 14 et de 0 à 7, on parle d'acidité décroissante. Le chiffre 7 correspond à la neutralité et de 7 à 14, on parle d'alcalinité croissante.
Les fonctions de notre corps obéissent à des constantes biologiques soit acides, soit basiques. Ainsi :
• Le sang est alcalin, son pH normal varie entre 7,38 et 7,42
• La bouche et la salive sont naturellement alcalines avec un pH entre 7,1 et 7,4
• Les diverses sécrétions (mucus, glaire, bile, larmes, sécrétions digestives…) sont généralement alcalines pour maintenir le milieu dans une zone favorable à l’activité des enzymes…
• En revanche, les sécrétions de l’estomac sont très acides. Le suc gastrique contient de l’acide chlorhydrique libre et son pH est voisin de 1 (Extrêmement acide) chez l’adulte
• Les sécrétions vaginales sont acides (pH 4,5), par la présence d’acide lactique
• Le pH normal de l’urine est acide et varie entre 5,8 et 6,2…
Nos organes nobles participent à cette régulation et notre appareil digestif, notre sang, nos poumons, nos reins, notre milieu extra-cellulaire ou mésenchyme travaillent en synergie pour maintenir ces constantes.
Le tissu sanguin est le plus protégé des tissus de l'organisme. Il possède six systèmes tampons efficaces et bien organisés, car le pH sanguin ne peut varier que dans de faibles limites. En dehors de ces limites normales, la vie n'est plus concevable.
Par sa fluidité le sang s'adapte rapidement aux variations de son équilibre acido-basique et se comporte aussi comme un agent de liaison entre les organes et les tissus.
Le mésenchyme lui est le plus important système tampon de l'organisme. Sa structure particulière lui permet d’être conçu comme une sorte d'éponge métabolique qui entrepose les déchets métaboliques dus à une arrivée ou à une production trop importante d’acidité ou par une capacité d’élimination dépassée.
Trop d’acidité entraîne une souffrance cellulaire des organes cibles baignés par ce liquide, de mauvais échanges tissulaires, une irritation tissulaire allant même jusqu’à une dégénérescence. Des symptômes aussi variés qu’un manque d’énergie, un sommeil perturbé, des migraines fréquentes, des troubles digestifs, des douleurs musculaires tendineuses, des rhumatismes…peuvent être des conséquences de ce déséquilibre.
Le Dr Catherine Kousmine qui nous a quittée en août 1992 après 58 ans de pratique médicale, indiquait que l’alimentation et le métabolisme tendent à provoquer dans l’organisme de grandes variations de l’acidité ou de l’alcalinité. Force est de reconnaître aujourd’hui, en raison de nos habitudes alimentaires et de notre mode de vie, que si l’équilibre acido-basique est rompu, c’est presque toujours vers l’acidification.
Comme elle le disait, prendre en compte ce pilier acide permet de bâtir la guérison sur des bases plus solides, de stabiliser la maladie et de lutter contre de nouvelles agressions en évitant au maximum les rechutes.
Les facteurs de l’acidification :
L’apport d’acides par les aliments et le métabolisme sont inévitables. Certaines personnes sont mieux armées que d’autres pour faire face à cet état. Si vos capacités d’élimination par vos émonctoires (Reins, poumons, foie, peau, intestins), sont actives et si vous évitez de les surcharger en permanence ; sans peine, les déchets acides seront éliminés.
Par contre abuser d’acides répétés sur une éponge métabolique engorgée épuise rapidement vos réserves minérales, vos émonctoires dépassés se fatiguent et stockent ces excès.
Suralimentation d’acides mais également déficiences en vitamines, minéraux et oligo-éléments, manque d’oxygénation des tissus, surmenage physique… sont autant de facteurs responsables de ces terrains acides.
Pour fonctionner nos enzymes ont besoin de catalyseurs qui ne sont autres que vitamines, minéraux et oligo-éléments (B6, B9, zinc, manganèse, magnésium…). Sans ces leviers, les enzymes tournent au ralenti et les substances intermédiaires, souvent acides, s’accumulent et favorisent l’acidité du terrain. Rappelons que malgré la suralimentation générale, les micronutriments manquent souvent car le raffinage, la conservation des aliments, la pauvreté des sols…nuisent à ces apports optimaux.
Les déchets acides, bien connus, provenant de l’activité physique (Acide lactique, acide pyruvique…) ne sauraient être dangereux mais les sollicitations éprouvantes de notre vie moderne (Surmenage, stress, insomnies…) entraînent une surproduction. Suivant l’état du terrain, les tissus peuvent être comparés à des marécages mal irrigués où l’oxygène atteint difficilement les cellules et où les réactions métaboliques aérobies (en présence d’oxygène) sont incomplètes. Cette sous-oxygénation par manque d’activité physique régulière et une élimination déficiente sont des causes favorisant l’acidification.
Une simple promenade au grand air suffit parfois à neutraliser l’acidité métabolique de la journée en oxydant les acides et en favorisant la circulation.
L’élément principal est l’alimentation !
Le caractère acide des aliments peut être repérable au goût. Ainsi, l’acidité du citron, de la rhubarbe ou du vinaigre par exemple sont bien connus. Ces aliments sont acides en eux-mêmes mais ces substances ne demeureront pas nécessairement sous cette forme lorsque le corps les utilisera.
A côté de ces aliments, il existe des aliments dits producteurs d’acides ou acidifiants. Leur caractère acide n’est pas décelable au goût. Ils sont toutefois acidifiants car lors de leurs transformations dans l’organisme, ils libèrent de nombreux acides. C’est le cas des protéines animales, des céréales…
Les aliments alcalins, quant à eux, ne contiennent pas ou peu d’acidité. Aucune substance acide n’est produite par le corps lors de l’utilisation de ces aliments.
Or tous ces aliments producteurs d'acides sont également les aliments de base de notre alimentation. Il n'est donc pas possible de les supprimer car les acides aminés qui les constituent sont indispensables au bon fonctionnement de notre organisme. Par contre il est important de veiller aux quantités absorbées. Il faut amener à l'organisme un apport régulier en protéines, mais dans des quantités raisonnables en privilégiant les protéines végétales qui sont trop faiblement représentées dans notre alimentation moderne.
Citons quelques aliments fournisseurs d’acides : Viandes, poissons, volailles, gibiers, charcuterie, foie, rognons, abats, cervelle, céréales et dérivés (pain, pâtes, semoule…) et d’autant plus si elles sont raffinées, œufs, fromages, sucre blanc, soja, moutarde, huiles raffinées et graisses hydrogénées, sel, alcool…
Les aliments alcalinisant se trouvent parmi les fruits frais et leurs jus, les fruits secs, les légumes, les légumineuses sauf soja, les tubercules, les herbes aromates et épices, les amandes et noisettes fraîches, le chocolat noir à condition qu’il contienne au moins 70% de cacao, les eaux minérales riches en bicarbonates…
Les laits, yaourts, crèmes fraîches, le quinoa sont relativement neutres. La pomme de terre cultivée biologiquement est un aliment idéal, producteur de bases. Elle est riche en calcium et en potassium ce qui lui confère un pH alcalin appréciable. Il faut cependant prendre garde à son mode de cuisson et la vapeur douce permet de respecter toutes ses qualités biologiques.
Votre pharmacien saura lui aussi vous orienter dans le choix de vos aliments afin que le célèbre dicton de Mme Kousmine : “Dis-moi ce que tu manges, je te dirai de quoi tu souffres ! ” soit le moins souvent évoqué. Il vous guidera vers un équilibre acido-basique idéal.
Pascal Guerit
Docteur en Pharmacie
DU de Diététique et Nutrition
Formateur Echoform et
Responsable Développement des programmes
Licencié au Cycloclub St-Loubès
Stress et alimentation
De retour à la maison vers 18h, après avoir récupéré les enfants excités à la garderie, avoir cherché une place de parking, s’être énervé encore sur ces bambins qui se jettent devant la télévision et les jeux vidéo, avoir lancé les fourneaux… une mère exténuée, mais aussi un père éreinté par sa journée de clientèle qui est reparti chercher du pain in extremis… s’apprêtent à dîner en famille. Scène caricaturale, mais ô combien révélatrice de tensions quotidiennes qui ne permettent pas d’apprécier la vue, les arômes, le goût des aliments présents sur la table bien dressée.
Stress quand tu nous tiens !
Les études montrent que ce que nous cherchons en mangeant, c’est premièrement du plaisir, puis de l’énergie et enfin des nutriments (vitamines, calcium…). Au même titre que nos activités familiales, sociales, culturelles, sportives ; l’alimentation est une source de bien-être mais encore faut-il pouvoir en être conscient !
Depuis son enfance, le cerveau identifie les sucres dits rapides et les graisses comme des messagers antistress. Ces aliments font entrer dans le cerveau plus de tryptophane qui est un précurseur de la sérotonine (neurotransmetteur qui diminue entre autre l’anxiété et les tensions émotionnelles). Plus le stress est présent et plus ces aliments sont sollicités.
L’alcool, le tabac, les poussées colériques sont aussi des échappatoires, alors qu’à l’inverse les glucides lents, le magnésium, l’activité physique, les massages, la relaxation, le contact avec l’eau, les activités créatives… sont des outils à privilégier pour retrouver une relation plus sereine face au stress.
Nous avons la possibilité de choisir parmi toutes ces “drogues”, celles qui nous apportent un état d’équilibre avec en prime l’énergie et la santé. Alors pour éviter d’être dépendants aux plus nuisibles, choisissons de rendre familière les bonnes habitudes. Rompre ce cercle infernal qui nous emprisonne dans des comportements addictifs n’est pas chose simple.
Nos choix alimentaires, notre relation face aux aliments peuvent nous aider à atteindre cet objectif louable. Plus une catégorie d’aliments sera consommée régulièrement en mettant en avant ses bienfaits, plus elle nous sera affectivement proche. A l’opposé, des tensions quotidiennes, un manque de sommeil, de la fatigue, nous déstabilisent et nous attirent de nouveau vers des aliments sucrés et gras.
Arriver progressivement à enraciner les bons comportements alimentaires, expérimenter de nouveaux goûts et parfums, de nouvelles saveurs et textures sont des objectifs abordables mais qui demandent un investissement quotidien. Ces expériences répétées seront de plus en plus « endorphinisantes », sources de bien-être et gommeront notre vulnérabilité au stress.
Les bons choix alimentaires :
Se servir de l’alimentation comme un “médicament” antistress, c’est possible, mais cela ne se résume pas simplement au contenu de l’assiette. La préparation d’une table harmonieuse en couleurs, l’écoute d’une musique agréable, plutôt qu’une télé hurlante, des plats et assiettes richement assortis et servis sont des préliminaires qui aiguisent les papilles et aident à trouver une certaine sérénité autour d’un repas.
Prendre quelques instants pour soi avant de passer à table, mais surtout prendre le temps de regarder, de sentir, de goûter le repas, sont incontournables. La vitesse est l’ennemi n°1 du plaisir gustatif. Penser à ces œnologues qui admirent la robe d’un vin, la finesse de ses premiers effluves, la richesse et l’intensité des sensations avant sa mise en bouche…
Profitons de cette rencontre alimentaire pour chasser une partie de nos doutes, de nos peurs… afin de sortir de table plus léger et tonique. Des expériences rapportent que le stress accentue la quantité de nos prises, et nuit fortement à la qualité. Cette équilibre entre nos besoins réels et nos apports, est maintenue par nos “hormones de l’appétit”, tant au niveau du système nerveux central que des organes du système digestif.
Le stress chronique influe plus ou moins directement sur ces médiateurs. Depuis la mastication, en passant par les récepteurs volumétriques de l’estomac, les sécrétions pancréatiques d’insuline, mais aussi depuis nos hormones thyroïdiennes, notre tissu adipeux, nos intestins… de nombreuses substances informent notre cerveau pour contrôler l’appétit et notre sensation de plaisir… et inversement.
Citons par exemple le cortisol et l’adrénaline, ces “hormones du stress”, sécrétées par nos glandes surrénales : plus de stress, plus de cortisol et d’adrénaline ! Elles élèvent notre taux de sucre sanguin, car le stress engendre un besoin énergétique plus fort. Ceci se répercute sur notre sécrétion d’insuline et par voie de conséquence, sur nos métabolismes d’où une prévalence plus forte de syndrome métabolique, de diabétiques et d’hypertendus chez les personnes stressées. Ces à-coups dans notre vie quotidienne empêchent aussi la leptine (une hormone de découverte récente sécrétée par nos cellules graisseuses), de signaler à notre cerveau que nous sommes rassasiés. Une bonne signalisation de la leptine calmera notre appétit, évitera le stockage des graisses et favorisera leur élimination.
Face à cette complexité régulatrice, sélectionnons dans les aliments, le plus souvent possible, les boucliers antistress qui nous envoient des signaux rassurants. Parmi les plus connus, citons celui qui fait saliver plus d'un gourmand : le chocolat noir ! Cet aliment plaisir est riche en flavonoïdes, aux vertus relaxantes, et contient également de la phényléthylamine, une substance bonne pour le moral. Il me sera facile de vous convaincre qu’un à 2 carrés par jour de cacao à 70 % sont de bons alliés.
Privilégions les poissons gras (sardines, maquereaux, saumon… ) riches en oméga 3 qui facilitent la production de sérotonine et font chuter les taux de cortisol et d'adrénaline. Les noix, qui, en plus de leur richesse en oméga 3, aident à réduire la pression sanguine mise à rude épreuve par le stress. Les aliments riches en magnésium, comme par exemple les épinards, les amandes, les haricots rouges, les lentilles… mais aussi les eaux minérales, type Hépar®, Contrex®, qui sont des atouts indispensables à la réduction de la sensibilité et de la réactivité au stress. Pour terminer cette liste non exhaustive, je citerai la famille des fruits rouges qui par leur richesse en antioxydant vont aider nos signaux internes à mieux fonctionner.
A la lecture de cet article je vous sens impatient, de découvrir ou redécouvrir sous un autre angle votre assiette et tout ce qui l’accompagne, de profiter de son contenu, non pas comme un simple remplissage stomacal qui nous venge de nos frustrations, mais comme la possibilité de devenir notre propre chef d’orchestre dans ce domaine.
Pascal Guerit
Docteur en Pharmacie
DU de Diététique et Nutrition
Formateur Echoform et
Responsable Développement des programmes
Licencié au Cycloclub St-Loubès
Réf. : “Okinawa” Dr JP Curtay
Ed. A. Carrière
Alimentation et Prostate
La prostate, glande génitale masculine de la taille et de la forme d’une châtaigne, est située sous la vessie. Elle entoure l’urètre, le canal par lequel l’urine et le sperme sont évacués. Son poids augmente de la naissance à la puberté puis se stabilise à l’âge adulte. Elle atteint alors 15 à 20g. A partir de quarantaine son volume augmente avec l'âge.
La pratique du cyclisme et les heures de selle accumulées doivent amener à une surveillance plus attentive et régulière. Nombre de cyclistes du club sont autour de la quarantaine, voir de la cinquantaine… (Je m’arrêterai là par respect pour les anciens !) et ce facteur de risque qu’est l’âge accentue cette vigilance.
Il est difficile de contrer l’âge mais il reste de nombreux facteurs sur lesquels nous pouvons interagir.
Parmi ceux là citons une activité physique régulière. Nous ne le répéterons jamais assez, 30 minutes 2 à 3 fois par semaine aide l’organisme à s’oxygéner, à débarrasser nos toxines accumulées, à stimuler le système immunitaire, à réguler et même diminuer le stress ambiant si présent. Du côté de l’exercice physique les adeptes des 2 roues que nous sommes sont bien lotis.
“Courtiser” le système immunitaire en lui offrant les meilleurs nutriments c’est lui donner la capacité d’une vigilance plus étroite. Par manque d’énergie il est souvent sur un mode défensif, protecteur. En l’optimisant il utilisera sa fonction guérisseuse ce qui lui permettra de mieux prévenir les pathologies prostatiques lourdes.
Après l’activité physique vient la gestion du stress. Son excès épuise l’organisme en nutriments comme par exemple le Magnésium. Comme toujours, 100 à 200mg de magnésium pris QUOTIDIENNEMENT sont indispensables pour optimiser l’énergie et mettre plus souvent le 53 dents ! Certains auteurs, tels Adler et Cohen parlent d’unité défensive entre cerveau et système immunitaire. Chaque cellule de notre corps étant à l’écoute de nos pensées. Détendez-vous dans les descentes, lisez et relisez mes articles et surtout riez…quand vous doublez les autres. Ne dit-on pas que le rire est notre cyclosportive interne !
Troisième point fondamental, il faut limiter les toxines environnementales. Le tabagisme arrive en tête de liste mais je crois que cyclisme et tabagisme ne font pas bons ménage et que les licenciés du club sont raisonnables ou ont pris de bonnes résolutions avant de grimper sur le vélo. Limiter l’abus d’alcool, de café. Boire au minimum 1 litre ½ d’eaux minérales, de sources par jour ou de thé tout en diminuant l’eau du robinet souvent chlorée et donc irritante pour la muqueuse vésicale, l’urètre et la prostate qui l’entoure. Boire tout au long de la journée sans attendre le signal de la soif pour limiter les risques de rétention urinaire, d’infections, de calculs…qui sont des facteurs aggravant une hypertrophie de la prostate.
Éviter les épices comme le poivre en trop grande quantité, les piments qui sont aussi irritants. Privilégier le curcuma, les herbes de Provence (thym, romarin, sarriette, sauge…) riches en phyto-nutriments protecteurs, les fines herbes (persil, estragon, oseille…) pour la vitamine C et les antioxydants qu’ils contiennent comme le β carotène (= vitamine A naturelle). Enfin la famille des alliacées avec l’oignon, l’échalote mais surtout l’ail riche en un dérivé soufré ont des vertus préventives et curatives dans le cancer de la prostate.
Le sel, comme pour tout le monde, doit être réduit car il augmente le risque d’hypertension artérielle qui est un facteur de risque qui accroît les troubles prostatiques.
A côté de ces premiers conseils, viennent les incontournables bases alimentaires qui donneront des atouts protecteurs à la prostate pour diminuer l’inflammation, éviter la prolifération excessive de cellules mutées, limiter le stress oxydatif et augmenter cette fameuse immunité.
A consommer régulièrement les aliments apportant du lycopène, un caroténoïde présent en grande quantité dans la tomate. Son assimilation est meilleure si la tomate est cuite : sauce tomate, coulis, purée. On trouve aussi ce lycopène dans le pamplemousse rosé, la pastèque, les abricots secs.
Le monde végétal, cultivé sans pesticides, doit être à l’honneur et parmi la multitude de fruits et légumes citons les crucifères et tout particulièrement les brocolis, qui par la présence de sulforaphane, activent les fonctions de détoxification et induiraient une augmentation de la mort des cellules cancéreuses.
Les graines de courges sont connues pour soulager les symptômes de la vessie irritable, les troubles mictionnels associés à l’hypertrophie. La commission Européenne et l’OMS approuvent l’usage médicinal de ces graines. Leurs acides gras mono et polyinsaturés seraient responsables de leurs vertus bénéfiques sur la prostate.
Côté acides gras il faut veiller à diminuer les aliments contenant des graisses saturées (charcuteries, viandes grasses, crème fraîche, produits laitiers et dérivés…) ainsi que les acides gras trans retrouvés trop souvent dans les préparations industrielles transformées.
Dans la série des graisses il faut parallèlement apporter les bons outils pour que le corps synthétise le maximum de substances anti-inflammatoires et stimulantes de l’immunité pour la prostate. Des huiles de table (colza, olive, noix) en passant par un enrichissement en poissons gras (sardines, maquereaux, saumon, harengs…), 2 à 3 fois par semaine, voilà quelques alternatives pleines de bon sens.
De plus ces poissons sont de très bonnes sources de vitamine D et des études récentes tendent à prouver le rôle protecteur de cette vitamine. Les Afro-Américains ayant un taux de mélanine plus élevé, synthétisent moins de vitamine D, ce qui expliquerait en partie l’incidence plus forte des cancers de la prostate dans ces ethnies.
L’apport d’aliments à index glycémiques bas est fortement conseillé. En effet les cellules cancéreuses tirent principalement leur énergie de l’hydrolyse, de la combustion du glucose. Freiner cette voie métabolique est une piste préventive à l’égard de ces pathologies. De plus des taux élevés et répétitifs de glucose sanguin amène notre pancréas à sécréter plus d’insuline pour diminuer cette hyperglycémie. Comme d’autres médiateurs, l’insuline joue un rôle important dans la croissance des tissus ; moduler sa sécrétion est bénéfique dans le ralentissement des cellules tumorales. Le thé, la cannelle sont de bons nutriments qui régulent cet hyperinsulinisme.
Que ce soit du point de vue des graisses ou de celui des sucres, votre pharmacien coéquipier partagera avec vous ces notions fondamentales pour votre prostate mais également vos artères et la maîtrise du poids. D’ailleurs troubles lipidiques, surpoids et obésité sont des facteurs de risque qui influencent négativement l’évolution d’une pathologie prostatique. Le volume de la prostate d’un obèse est ⅓ plus élevé que celui d’un homme ayant un poids normal.
Enfin je terminerai mes conseils en indiquant que dans l’alimentation il faut équilibrer l’apport entre les protéines d’origine animale et celles d’origine végétale. Outre les déchets métaboliques acides des protéines animales qui favorisent l’inflammation des voies urinaires ; c’est surtout la trop grande quantité d’acides aminés essentiels qui accentuent la croissance de tous les tissus y compris cancéreux. Au contraire un apport varié en protéines végétales amènent tous les acides aminés mais pas en surabondance. C’est l’occasion de retrouver les précieuses vertus salutaires des légumineuses même et surtout chez les sportifs.
Alors messieurs si votre âge et donc votre prostate vous rappelle à l’ordre et avant d’atteindre ces multiples objectifs nutritionnels, des compléments alimentaires naturels, synergiques et reconnus (baies de palmier nain, prunier d’Afrique, β sitostérol, lycopène…) sont disponibles en pharmacie (Je pourrai vous conseiller) et seront des aides précieuses afin de limiter les 1ers symptômes de ces troubles prostatiques.
Pascal Guerit
Docteur en Pharmacie
DU diététique et Nutrition
Page 4 sur 6