Alimentation et Inflammation (Partie 2)
Dans le magazine précédent nous avions parlé de cette inflammation cachée, insidieuse à laquelle de nombreuses pathologies s’associent. Nous avions mis en avant l’équilibre des graisses, la richesse en Polyphénols de notre alimentation pour à minima réduire cette pression inflammatoire.
D’autres nutriments et tissus sont fortement impliqués dans cette régulation. Ainsi de plus en plus l’équilibre de notre microbiote est ausculté avec attention. Si certains parlent de lui comme notre 2ièmecerveau, à force de lire des études sur les mécanismes régulateurs qu’il engendre, on va bientôt parler de lui comme le chef d’orchestre de notre organisme. Au-delà de son implication immédiate dans les pathologies digestives, lorsqu’il est perturbé on découvre des liens de plus en plus forts entre sa diversité, sa quantité, son équilibre et de très nombreux tissus.
Il est toujours difficile d’identifier telle ou telle souche de probiotiques comme étant responsable de telle ou telle pathologie ; comme il est difficile de savoir si l’inflammation est la cause de la dysbiose, d’un déséquilibre du microbiote, ou si ce dérèglement engendre des médiateurs inflammatoires mais de plus en plus de chercheurs trouvent des concordances entre ces molécules inflammatoires produites également par nos intestins et leurs effets négatifs à distance.
Comme le jardinier qui travaille avec passion son potager, on ne peut que conseiller de protéger notre microbiote qui a son tour protégera notre muqueuse, notre paroi intestinale. Cette barrière, cette porte d’entrée vers notre intérieur n’est formée que d’une seule couche cellulaire. Nos bonnes bactéries défendent cette fragilité.
Le manque de fibres, le manque de fruits, de légumes, de crucifères, d’épices protectrices… ou surtout l’excès de sucres raffinés, de protéines animales, d’additifs, de sel… entraînent des déséquilibrent progressifs et majeurs qui inexorablement modifient en profondeur notre flore microbienne. Flore perturbée qui se met à son tour à sécréter des messagers inflammatoires agressifs pour notre muqueuse. Cette dérégulation engendre une surexpression de nombreuses pathologies comme le diabète, le surpoids, l’atteinte cardiovasculaire et ses facteurs de risque lipidique, des dégénérescences plus profondes et insoupçonnées comme les migraines, les troubles de la mémoire, l’autisme, les troubles immunitaires et auto-immunitaires…
Je ne laisse pas penser que l’équilibre du microbiote serait à lui seul responsable de tout mais ne pas mettre en place des mesures de protection simples serait une erreur et une porte ouverte aux inflammatoires délétères. Si l’alimentation joue un rôle capital, il ne faut pas négliger les tensions nerveuses, l’anxiété, l’irritabilité, le stress… qui sont, eux aussi par la libération de substances inflammatoires, des facteurs de risque pour la stabilité de notre microbiote. Donc « Manger équilibré et dans le calme » sera mon premier conseil pour la sérénité de vos intestins, de leurs occupants… et de vos cellules !
Cet axe « Cerveau – Intestin » est de plus en plus étudié et, à de très nombreuses reprises, les conclusions de ces études tendent à retrouver des composants inflammatoires qui cheminent sur cet axe. La recherche s’intéresse également à ce duo « Cérébro-intestinal » lorsqu’il s’agit d’actifs anti-cancéreux.
Dans la partie 1 nous avions mis en avant le curcuma mais les Polyphénols en général sont des « spots » anti-inflammatoires à faire clignoter le plus souvent possible. Ils allient très souvent les 2 propriétés essentielles à la protection : Anti-inflammatoire et antioxydante !
Tout ce qui réduit l’inflammation, réduit l’oxydation et vice et versa : Thé et catéchines, oleuropéine et hydroxytyrosol de l’huile d’olive, flavonoïdes des fruits, des agrumes, de l’ail, du cacao, de la grenade, anthocyanes des fruits rouges, Resvératrol du raisin (avec modération !), quercétine de l’oignon, l’incontournable curcumine du curcuma, la vitamine PP des épinards, des légumes, les caroténoïdes, la vitamine C, la vitamine E…
« Manger coloré » sera mon 2ièmeconseil pour réduire l’inflammation. La nature nous émerveille sans cesse, ses couleurs attisent notre regard mais cet aspect visuel va bien au-delà de notre rétine car sans cette abondance de Polyphénols nous serions davantage oxydés, enflammés… et ridés !
Certes, le marketing agroalimentaire et sa publicité dévastatrice utilisent ces mêmes techniques d’addiction visuelle mais croyez-moi ce n’est pas dans ces nombreux aliments ultraraffinés et ultra « marketés » que vous trouverez une réponse anti-inflammatoire ou des solutions aux problèmes de surpoids, de pathologies cardiovasculaires, de vieillissement cellulaire !
Pour terminer, notons que le domaine de la cancérologie, qui s’applique à comprendre les phénomènes de mutations cellulaires (Croissance tumorale anarchique s’activant sur une baisse de la vigilance immunitaire, sur un afflux de toxines…) ; regarde de manière attentive tout ce qui pourrait réduire la pression inflammatoire. Comme le titre la « Ligue contre le cancer » dans un de ses éditos « Le cancer, ce mal qui ronge la société » ; venir à bout de ce mal passera par une pluridisciplinarité où les préventions anti-inflammatoires auront une large place !
Pascal Guerit
Docteur en Pharmacie
DU diététique et Nutrition
Alimentation et Inflammation (Partie 1)
Le mot « Inflammation » fait rapidement penser aux pathologies articulaires ou intestinales mais même si les analyses biologiques sont rassurantes ; la plupart pour ne pas dire la totalité des problèmes de santé reposent sur des paramètres inflammatoires.
Dans la terminologie médicale le suffixe « – ite » désigne l’inflammation : Sinusite = Inflammation des sinus, Appendicite = Inflammation de l’appendice, Tendinite = Inflammation des tendons… Mais alors, il n’y a pas d’inflammation dans le diabète, l’hypertension artérielle, les migraines, les insomnies, les jambes lourdes…
La médecine et ses moyens de diagnostic évoluent vite et sans cesse. Très fréquemment des publications font écho de médiateurs inflammatoires impliqués dans de nombreux tissus altérés par ces pathologies. Ainsi le diabète, les troubles thyroïdiens, le surpoids, la dépression, les troubles de la mémoire, les infections… sont étroitement liés à ces mécanismes et pour autant les médecins ne délivrent pas d’anti-inflammatoires !
C’est cette notion de terrain que le thérapeute « traditionnel » ne prend pas suffisamment en compte. Les propositions et réflexions ci-dessous ne sont pas des alternatives aux traitements mais permettent de desserrer l’étau inflammatoire sur lequel viennent s’ancrer la chronicité de nombreux troubles.
Alors quels sont les aliments qui pourraient réduire cette pression inflammatoire ?
Deux grandes familles de nutriments apportent des réponses positives à cette question fondamentale ; c’est le cas de certains acides gras et des Polyphénols. A l’inverse, les sources alimentaires sont multiples et abondantes pour nous faire tomber dans le gouffre inflammatoire : Sucres raffinés et ultraraffinés, protéines animales en excès, sel, graisses saturées et de type « Trans » en excès…
Avant d’envisager les bonnes initiatives permettez-moi de rappeler que la sédentarité ou le manque d’activité physique, le tabagisme, la pollution environnementale, le manque de sommeil, l’instabilité de notre microbiote… sont aussi des pièges inflammatoires.
Si les lipides, les graisses que nous ingérons ont toutes un rôle physiologique à jouer, l’excédent de certaines et/ou le déséquilibre des autres vont inonder notre organisme de dérivés inflammatoires. Privilégier de bonnes huiles végétales respectueuses de cet équilibre est la 1ièrepierre à poser en nutrition quand une pathologie s’installe. Huiles d’olive, de colza, de noix, de caméline sont des trésors à découvrir ou réintroduire. Plusieurs décennies de personnes ont « baigné » dans l’huile de Tournesol ou plus récemment dans celle de Pépins de raisin qui sont beaucoup trop inflammatoires. La solution ne se résume pas entre les bonnes et les mauvaises mais entre cette harmonie judicieusement construite et respectée.
Si certaines graisses animales (Viandes grasses, charcuteries, produits laitiers…) sont à réduire fortement, les graisses animales issues des poissons gras riches en Oméga 3 sont à privilégier pour contrebalancer la richesse des premières en Oméga 6. Si il est difficile de mesurer individuellement ce rapport Oméga 6/Oméga 3, il faut malheureusement noter qu’en France nous consommons au minimum 4 fois trop d’Oméga 6 générateurs de substances inflammatoires.
Dans ce contexte et compte tenu d’un âge parfois avancé qui ralentit les synthèses naturelles, d’une empreinte pathologique plus forte et/ou d’une alimentation insuffisante en éléments positifs ; il est souvent nécessaire de s’orienter vers une supplémentation à base d’Oméga 3 pour renverser cette tendance négative. Votre pharmacien saura vous construire une offre spécifique qui réponde à vois attentes cellulaires, physiologiques et pathologiques. Le déremboursement récent des spécialités à base d’Oméga 3 n’a fait que renforcer le sentiment d’inutilité de ces acides gras spécifiques alors que bien au contraire il est au cœur des pathologies métaboliques, cardiovasculaires, cérébrales, endocriniennes…
La famille des Polyphénols est « vieille » comme le Monde et elle n’arrête pas de nous surprendre : Fruits, crucifères, légumes, thé, épices, condiments… sont autant de merveilles qui les synthétisent. Nous vous en parlons souvent dans ce magazine et ce mois-ci vous avez un éclairage sur les bienfaits du Curcuma mais il faut savoir que ces familles biochimiques issues des plantes sont premièrement essentielles car nous ne savons les fabriquer et que surtout elles sont toutes antioxydantes ET ANTI-INFLAMMATOIRES !
Toutes les structures cellulaires se les « arrachent » pour protéger leurs membranes, leurs récepteurs, leurs canaux ioniques, leurs mitochondries et autres noyaux cellulaires.
Sur ces 2 entités maitresses « Equilibre des lipides & Polyphénols », le Magnésium peut exprimer toute sa puissance mais ici c’est sa puissance régulatrice contre les phénomènes inflammatoires. Comme dans la nature, la synergie des actifs, des nutriments à travers leur diversité est un gage rassurant pour freiner ces tensions inflammatoires qui inexorablement construisent le lit de la pathologie.
Dans le prochain magazine, je reviendrai vers vous pour poursuivre cette vision naturelle anti-inflammatoire et l’on abordera la spécificité de certains nutriments et le lien étroit de certains tissus avec cette influence délétère : Intestin, cerveau, mutations cellulaires…
Que ces premiers paragraphes soient l’opportunité d’une prise de conscience de ce phénomène insidieux qui ne s’arrête pas qu’aux « - ite » mais qui est souvent présent ailleurs… même si votre médecin ne vous en parle pas ou ne vous prescrit pas des médicaments traditionnellement utilisés dans ces états. La nutrition n’a pas réponse à tout mais vous noterez que d’oublier les grands principes ne permet pas un retour à l’équilibre aussi rapidement !
Pascal Guerit
Docteur en Pharmacie
DU diététique et Nutrition
Préserver son équilibre digestif
Notre tube digestif est un peu le « petit oublié » et pourtant il ressent nos émotions, nous accompagne silencieusement dans la digestion, filtre nos « ennemis », nous protège, nous « parle » en nous signalant des tensions, des sensations. Ne dit-on pas « Avoir l’estomac noué », « Avoir la peur au ventre », « Ne pas se faire de bile », nous somnolons après le déjeuner…
Ce magnifique tube digestif qui sillonne notre corps de la bouche à son extrémité terminale n’a pas fini de nous étonner. L’une de ses principales fonctions est la digestion mais cet appareil est en étroite relation avec notre cerveau. Notre « plafond cérébral » est renseigné en temps réel sur tout ce qui pénètre par la bouche. Sécrétions, transformations, passages membranaires, synthèses, bactéries pathogènes… rien ne lui échappe !
La complexité de ces relations étroites fait intervenir de nombreux tissus et médiateurs : Tissu lymphoïde ou immunitaire, foie, pancréas, hormones, médiateurs chimiques… Tous nos besoins, toutes nos atteintes les mettent en jeu collectivement pour préserver un équilibre si difficilement acquis.
Durant une vie toute entière, les experts chiffrent la quantité de nourriture ingérée à environ une centaine de tonnes. 80 ou 120 tonnes selon vos gourmandises, voici le point central sur lequel nous pouvons agir pour apporter à nos entrailles, ce qu’elles affectionnent le plus et réduire au maximum les matériaux sensibles.
Encore une fois la nourriture est en 1ière ligne, une nourriture saine, digeste, exempt de polluants. Heureusement que la salive, nos sécrétions gastriques très acides et après elles nos bactéries intestinales sont des remparts aux toxines bactériennes en particulier. Même si leur vigilance peut être prise à défaut, certaines fibres nerveuses bien informées savent stimuler nos muscles digestifs pour que ce bol alimentaire « avarié » fasse le chemin inverse !
Une fois cette ligne de défense passée, nous pouvons profiter des éléments nutritifs que notre fourchette a su porter à notre bouche. Ces nutriments sont essentiels pour nos tissus, nos organes mais avant tout à notre système digestif qui est un gros consommateur d’énergie. Variable selon les niveaux, notre tube digestif a une croissance soutenue, c’est-à-dire que son renouvellement cellulaire est rapide d’où son besoin propre en « matériaux constructifs » et en énergie. Si le « chantier » est bien approvisionné mais que les ouvriers sont en retard ou distraits, la maison cellulaire ne pourra avancer.
Alors quels sont les aliments préférés de notre tube digestif pour qu’il soit en pleine forme ?
Difficile de hiérarchiser mais sans le monde végétal, point d’équilibres !
Les fruits, légumes verts, secs, crudités, légumineuses, céréales complètes, épices, aromates… nous apportent toute la richesse de la nature et cela depuis la nuit des temps. Nos muqueuses apprécient leurs oligoéléments, leurs Polyphénols protecteurs et nos bactéries raffolent de leurs fibres qu’elles consomment sans compter. Car il faut les nourrir ces centaines de milliers de milliards de bactéries. Affamées, à la diète ou sans leur plat favori, c’est la porte ouverte à celles moins exigeantes mais plus agressives qui pourraient prendre le dessus et créer un désordre intestinal certain. Les produits de fermentation de ces fibres vont générer des substances indispensables à notre paroi intestinale, à la formation du mucus qui la protège et sont utiles également dans la signalisation du métabolisme des glucides, des graisses et du cholestérol.
A l’inverse les sucres raffinés, les sucres « blancs » sont davantage appréciés d’une flore généralement privée de bonnes fibres par ces milliards de bactéries qui « se servent en premier !». Ces bactéries « inhabituelles » font alors le lit aux dysbioses ou déséquilibres responsables à leur tour de ballonnements, d’irritation, d’inflammation, de malabsorption…
Comme cela vient d’être confirmé récemment, la faiblesse de notre alimentation en fibres associée à un excès de protéines animales, surtout les viandes rouges et les charcuteries, à leurs modes de cuisson souvent agressifs et certains modes de conservation; vont engendrer une production de composés irritants principalement au niveau de notre côlon.
La proportion plus forte en fer des viandes rouges, leur assimilation certes voisine de 20% mais 80% restent tout de même dans les intestins et donc son pouvoir oxydatif produirait un surplus de radicaux libres ouvrant la porte à des désorganisations cellulaires.
L’alcool et son démoniaque voisin, le tabac, sont des facteurs favorisants les déséquilibres. Le tabac initialisant des lésions primaires qui sont susceptibles de se cancériser et l’alcool contribuant à l’augmentation de leur taille. Si un contexte anxiogène vient couronner le tout c’est la catastrophe pour notre tube digestif. De l’œsophage en passant par l’estomac, les intestins, le côlon, le rectum, les veines hémorroïdaires… tout s’irrite et nous aussi par la même occasion. Ce cercle vicieux est bien connu et pour y remédier, ne sortez pas une nième cigarette à « griller » mais plutôt vos baskets ou la laisse du chien pour respirer le bon air salvateur d’une activité physique quotidienne.
Le stress engendre aussi un terrain plus acide. Cette acidité à son tour agresse nos muqueuses et ralentit nos métabolismes. Lors d’un épisode stressant, des sécrétions hormonales viennent activer et entretenir ce paramètre acide. Les aliments dits « acidifiants » sont aussi responsables, mais pas coupables à eux seuls! Citons les protéines animales, les céréales, les fromages, les aliments raffinés comme pourvoyeurs d’acides alors qu’encore une fois le monde végétal (Excepté les céréales en trop grande quantité et surtout celles qui sont raffinées) offrent un terrain, un « terreau » plus favorable à nos cellules digestives avides de bienveillance.
Si vous ne souhaitez pas que votre tube digestif vous envoie des messages erronés, offrez-lui régulièrement les cadeaux qu’il apprécie le plus. Guy Bedos disait « L'avenir est aux peuples qui resteront unis, qui ne se feront pas de guerres intestines et qui sauront s'assurer de la liberté de leurs alliances ». Il ne croyait pas si bien dire en parlant d’alliances positives et de guerres intestines !
Pascal Guerit
Docteur en Pharmacie
DU diététique et Nutrition
Alimentation et stimulants
Dans ce monde où rendement, croissance, productivité, réactivité… sont souvent mis en avant, l’alimentation est une manière naturelle d’optimiser les performances. Mais à l’inverse de nombreuses substances plus ou moins illicites, l’aliment peut être un bon régulateur de nos métabolismes.
Métabolismes énergétiques, hormonaux, cardiovasculaires, cérébraux, sexuels… sont, pour certains, quotidiennement sollicités et peuvent parfois arriver à leurs limites dans certaines conditions. La richesse, la diversité d’une bonne alimentation sont des atouts essentiels pour garder un maximum de dynamisme sans empiéter notre capital santé, bien au contraire.
Où qu’elle aille l’énergie provient de nos macronutriments glucides et acides gras principalement. D’eux dépendent notre capacité à les stocker et les utiliser harmonieusement le moment voulu. Ils ne sont rien sans nos vitamines, minéraux et oligoéléments qui à chaque étape soutiennent nos réactions cellulaires.
Des centaines de milliers de réactions par minute cela demande d’avoir à proximité toutes les pièces du puzzle quantitativement et qualitativement. Une alimentation trop acide, un terrain enflammé, une muqueuse intestinale irritée, un microbiote « aux aboies », un manque d’oxygène, des réserves réduites sont autant de paramètres qui affaiblissent notre capacité à bouger, respirer, penser, fabriquer, réparer…
Quand ces premières pierres sont posées, la « maison énergie » fonctionne mieux. Sur cette base certains aliments pourront trouver un terrain idéal pour amplifier un métabolisme. On oublie trop souvent cette équation et l’exemple de l’équilibre du poids est révélateur de ces espérances souvent vaines de « brûleurs » qui ne brûlent que le portefeuille tant que ces bases cellulaires ne sont pas bien installées.
Trop de graisses inflammatoires, trop de sucres raffinés et/ou à index glycémique élevé, trop de sédentarité, pas assez de légumes, fruits, oléagineux… et l’alchimie ne prend pas. Justement cette alchimie de la nature qui nous apporte des milliers de substances aux effets désinhibants, stimulants et parfois même euphorisants. C’est le cas de ces actifs énergisants que l’on retrouve dans les épices : piment, gingembre, ginseng, noix de muscade, poivre de Cayenne, clou de girofle, cannelle… qui stimulent nos sens, notre éveil et notre capacité à réagir plus favorablement face à un stress, une sollicitation physique, une émotion…
Le Gingembre connu pour ses propriétés antalgique, digestives, aphrodisiaques est également un bon remède contre la fatigue. Le fastidieux et long travail de récolte et de transformation du pollen par les abeilles peut aussi nous être utile pour réduire un terrain inflammatoire, rééquilibrer et dynamiser nos fonctions cellulaires.
Tonifier nos tissus c’est aussi être attentif aux aliments qui accompagnent notre thyroïde. Si vous lui apportez iode, zinc et sélénium ; vous aurez le tiercé gagnant. Ainsi les produits de la mer (fleur de sel, algues, crustacés, coquillages et fruits de mers, surtout huîtres…), noix, légumineuses, quinoa, ail, oignon, champignon, fruits secs… sont les sources prioritaires de ce trio performant.
Nos vibrations hormonales sont régulées par cette petite glande à la base du cou mais les ordres viennent d’en haut. Notre cerveau et ses multiples neurotransmetteurs ont besoin d’attention dans notre boîte crânienne. Si l’équilibre des acides gras essentiels et le magnésium sont souvent évoqués, les taux de tyrosine, de testostérone, d’acétylcholine sont à surveiller si l’on veut garantir de la réactivité, de la vigilance et de bonnes capacités cognitives.
Les sources de tyrosine précurseur de la dopamine se situent dans le canard, le chocolat noir, les flocons d’avoine, les germes de blé… Elles vous aideront pour leur effet « starter ». Celles de choline pour rééquilibrer la production d’acétylcholine et transmettre l’influx nerveux dans nos aires cérébrales dédiées à la mémoire se retrouvent dans le jaune d’œuf, les foies, à nouveau les germes de blé, l’avocat, les oléagineux…
La testostérone hormone masculine par excellence, mais également sécrétée en moindre quantité chez la femme, est liée à la puissance physique, à la résistance au stress physique et psychique et surtout à la libido. Elle est également anabolisante, favorisant donc le développement osseux, musculaire et stimulant la production de protéines. L’augmentation de la masse grasse (surpoids, obésité) dérive la testostérone sous forme d’œstrogènes alors attention à vos petits « bourrelets d’amour » qui peuvent abaisser votre « fougue » !
Heureusement riz brun, soja, ananas, fruits rouges contenant du manganèse interviennent pour synthétiser nos principales hormones. La vanille, elle aussi viendra à votre secours, pour donner de la force et de la vigueur aux hommes ainsi que le jasmin pour ses effets euphorisants subtils. La littérature est riche en propositions de nutriments stimulant la libido et ne dit-on pas : L’appétit vient en mangeant !
La fonction circulatoire est un pivot central de tous nos métabolismes. Cette irrigation apporte oxygène, nutriments au plus près de nos cellules et véhicule en sens inverse les déchets vers la sortie. Bien l’entretenir c’est assurer et moduler les apports en fonction des besoins : De bonnes graisses pour éviter des impasses, des antioxydants et des Polyphénols protecteurs, pas de trop de sucres pour ne pas les « caraméliser » et vos tissus pourront passer la vitesse supérieure.
L’arginine des légumineuses, céréales, riz brun, avoine, sarrasin, noix… protège aussi nos vaisseaux, stimule les filières énergétiques et le système immunitaire. Son action vasodilatatrice est très recherchée contre le dysfonctionnement érectile. Enfin en stimulant l’hormone de croissance et en participant à la production de créatine, l’arginine conjugue son amélioration de la performance avec sa protection vasculaire : « Messieurs, à vos caddy ! ».
Booster, dynamiser, stimuler… c’est bien à court terme mais ne pas oublier que la récupération est tout aussi importante. Réguler son activité physique et l’adapter à son âge et/ou à ses problèmes de santé éventuels cela permet d’augmenter la sécrétion naturelle de sérotonine qui permet à son tour, pour une saine fatigue, de s’endormir paisiblement en fin de journée.
Pascal Guerit
Docteur en Pharmacie
DU Diététique et Nutrition
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